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Un gérant, 4 questions : Arnaud Raimon

21 janvier 2016

Club Patrimoine : Quelle est votre analyse du marché ?

Arnaud Raimon : Le marché baisse d’après moi pour deux raisons. Le contexte est favorable à des poussées d’angoisses et un catalyseur les a déclenchées. Les marchés sentent de plus en plus clairement que la Chine ne contrôle pas les choses, par rapport à ce qu’ils pensaient il y a six mois, et que les problèmes chinois ne sont pas prêts d’être résolus.  

S’y ajoute un durcissement de politique américaine au moment où les Etats-Unis sont dans un début de ralentissement économique. C’est le cas dans les sondages de l’industrie et des services, et dans les ventes au détail.

Le catalyseur de la baisse a été, le lundi 4 janvier dernier, la conjonction d’une attaque sur la Bourse chinoise, d’une attaque sur le reminbi et d’un mauvais indicateur économique chinois. Exactement comme ce que l’on avait eu au mois d’août.

Au 20 janvier, la baisse est équivalente à celle du mois d’août. 

CP : A-t-on atteint un point bas ?

A.R. : Une chance sur deux. Les risques réels sur la croissance et les marchés sont là, mais la dimension de cette baisse est très psychologique. Ces tensions sur la sphère financière peuvent avoir un impact sur la sphère réelle à un moment ou à un autre. Si tel était le cas, avec une dégradation supplémentaire des indicateurs avancés européens, chinois ou américains, il y aurait alors la perception d’une contagion et peut-être un effet boule de neige.

S’il n’y a pas cet impact de la finance sur l’économie, on peut espérer entrevoir un marché relativement haussier, dans la mesure où les ingrédients de la hausse seront toujours réunis : une croissance faible mais qui ne s’effondre pas, des politiques monétaires accommodantes, et donc la recherche d’actifs à un rendement supérieur à 0 qui conduit à prendre du risque.

Il n’y a pas aujourd’hui de spéculation dans le marché, ni de marché trop cher.

CP : Quand est-ce que nous serons fixés ?

A.R : Je pense que ça va se décanter dans les 2-3 semaines à venir. On a les PMI européens vendredi, les ISM américains au début du mois de février. Ils permettront de voir s’il y a contagion ou pas.

CP : Concrètement vous faites quoi ?

A.R : Le 4 janvier nous avons pris toute la baisse, mais le 4 au soir, nous avons couvert les portefeuilles aux 2/3. Ils le sont toujours aujourd’hui. On rentre dans la période critique avec les indicateurs que j’évoquais. Le PMI européen vendredi, l’ISM manufacturier américain le 1er février et l’ISM non manufacturier le 3 février. Nous attendons ces trois échéances pour savoir si nous retirons nos couvertures ou si nous restons à l’abri.

 

 

Interview à retrouver sur www.clubpatrimoine.com



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