Alienor Capital recrute son DG à Abou Dhabi21 octobre 2016
La Tribune.fr – Sébastien Hénin a quitté TNI, à Abou Dhabi, pour prendre le poste de directeur général d’Alienor Capital, à Bordeaux.
La société de gestion de portefeuille Alienor Capital, à Bordeaux, dont Arnaud Raimon est président et qui gère pour 100 M€ d’actifs, vient d’étoffer son équipe de sept salariés avec le recrutement de Sébastien Hénin au poste de directeur général. Sébastien Hénin était précédemment responsable de la gestion d’actifs à TNI (The National Investor), à Abou Dhabi, et, en plus de ses activités de gestionnaire, a signé de nombreux billets d’analyse dans la presse économique internationale, dont La Tribune (Chute des prix du pétrole : les pétromonarchies à l’heure des choix). Un Bordelais qui avait jusqu’ici articulé le développement de sa carrière autour des pays arabes.
“J’ai été diplômé en économie de l’université de Bordeaux IV en 1997. J’ai passé ensuite 10 ans au Maroc, et puis 10 autres années à Abou Dhabi, où j’ai travaillé dans des sociétés de gestion appartenant à de grandes familles marchandes du Golfe”, résume Sébastien Hénin.
Arnaud Raimon a de son côté développé à Bordeaux l’une des rares sociétés de gestion de portefeuille agréées par l’autorité des marchés financiers (AMF), après être passé en particulier par les salles des marchés des banques Demachy, Hervé, HSBC et Commerzbank. Alienor Capital ne traite qu’avec des professionnels, qu’il s’agisse d’investisseurs institutionnels, de banques privées ou de “family office”, qui proposent des services financiers sur mesure aux familles fortunées.
Des artisans de la gestion
“J’ai créé Alienor Capital en 2007. Aujourd’hui Sébastien Hénin nous a rejoint en tant que directeur général pour développer la gestion sous mandat, qu’il s’agisse de fortune, de trésorerie de société ou de mandats institutionnels” éclaire Arnaud Raimon, qui rajoute, “nous traitons des mandats de toute nature”. Le ticket d’entrée pour la gestion d’épargne à la carte s’élève à 500.000 €, “et ça c’est le minimum du minimum” relève Arnaud Raimon, dont la société intervient aussi en gestion collective, avec des produits comme les Sicav ou les fonds d’investissement.
“Nous sommes diversifiés et libres. Nous proposons des placements offensifs en actions, ou des produits obligataires, moins exposés. Nous nous définissons comme des artisans de la gestion, des gens de conviction, de vrais financiers” déroule Arnaud Raimon. Cela n’empêche pas Investcore 2019, un fonds obligataire à échéance 2019, de compter dans le panier de 29 valeurs qui le constitue (d’Air France à Picard en passant par Heracles ou CMA CGM) d’embarquer deux “high yields”.
Areva, risqué mais financé
Des obligations à haut rendement émises par des entreprises qui représentent elles-mêmes un risque élevé. C’est cette probabilité élevée d’effondrement de l’émetteur qui donne tout son prix spéculatif à ces obligations, qui ont démarré dans la vie financière pendant les années 1980 sous le doux nom de “junk bonds” (obligations pourries).
“Oui c’est vrai ce que vous dites, mais dans mes junk bonds j’ai Areva. La société est plombée et très mal notée par les agences. Mais sa recapitalisation, à hauteur de 4 Md€, a été annoncée par le gouvernement. Areva est au cœur de l’industrie nucléaire française, l’Etat ne peut pas s’en séparer. Le risque est maîtrisé. La situation est différente mais comparable avec Groupama, un groupe d’assurance mutualiste qui sera automatiquement supporté par le secteur mutualiste s’il s’effondre vraiment”, sourit Arnaud Raimon.
Il est vrai qu’avec un rendement de 8,94 % Areva a de quoi faire rêver les investisseurs, tout comme Groupama (8,61 %), qui a été plombé par la crise de la zone euro. Des moteurs puissants mais potentiellement toxiques qu’Alienor Capital utilise de façon presque homéopathique. Areva représente ainsi 4,31 % du fonds Investcore 2019, contre 5,06 % pour Groupama. Même quand le risque est réduit, il s’agit de rester prudent…