“Sortie de crise : une trajectoire incertaine” : Flash Eco-Marchés-Gestion du 6 avril 2020
- Dans ces circonstances inédites, le questionnement et l’observation nous semblent largement préférables à la prévision.
« En temps normal, on ne sait déjà pas prédire ce qui arrive en économie, alors en ce moment, bonne chance… ». Ces mots sont d’Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019, dans une interview donnée au magazine Le Point le 19 mars. Nous n’aurions pas su dire plus simplement le fond de notre pensée. Beaucoup d’économistes et de stratégistes s’emploient à faire des prévisions depuis le déclenchement de la crise, prévisions qui à peine publiées sont aussitôt invalidées et drastiquement révisées à la baisse. Nous en sommes en moyenne au troisième scenario en six semaines. Fin février, nous avions un ralentissement économique mondial, mi-mars une récession modeste et fin mars un effondrement économique global suivi d’une vive reprise au second semestre.
Comment s’en étonner ? Les circonstances que nous vivons sont exceptionnelles et le scenario de la crise sanitaire s’écrit petit à petit. Le scenario économique à son tour dépend de questions auxquelles nous n’avons pas encore de réponses : combien de temps va durer le confinement pays par pays ? Comment se fera pratiquement la sortie du confinement et la remise au travail des populations ? Quelles seront les mesures sanitaires ensuite et jusqu’à quand ? La confiance des populations et donc l’envie de dépenser reviendront elles rapidement ?
Plutôt que de bâtir des scenarios économiques et financiers sur la base d’analogies avec le passé alors même qu’il n’y a rien de comparable dans le passé, il nous semble plus judicieux de se poser les bonnes questions et d’attendre que les réponses se dessinent doucement. Oublions les scenarii a priori en V, en U, en W, en L, de reprise rapide ou différée, de pente douce ou de pente raide ! Questionnons et observons !
- Les marchés financiers n’ont peut-être pas fini leur baisse.
Le déroulement d’une crise boursière est assez invariable car il est sous tendu par des phases psychologiques des investisseurs qui s’enchainent logiquement: dislocation (phase de surprise et de liquidation de positions), agitation (phase d’interrogation et de recherche d’un point bas, ajustement du scenario économique et financier, ajustement des portefeuilles), reprise (dès que les anticipations sont suffisamment dégradées et que les surprises ne peuvent plus être que positives).
Étant désormais dans la phase d’agitation, les indices boursiers devraient retester les points bas dans les semaines ou mois à venir. Mais irons-ils encore plus bas ? Ce n’est pas à exclure. Penser que nous ne verrons pas de point plus bas sur les indices boursiers, c’est penser que le pire est déjà intégré par les marchés financiers, que le consensus est suffisamment dégradé et que nous ne pouvons plus être surpris négativement. Or l’incertitude ne porte plus sur l’ampleur de la récession – il est acquis qu’elle est mondiale et d’une grande amplitude – mais sur la trajectoire de la reprise. A quelle vitesse les économies vont-elles revenir au niveau d’avant crise ?
Prenons les Etats-Unis. Nous avons lu ces derniers jours un grand nombre de « prévisions » de grands bureaux d’analyse, du plus optimiste, celui de JP Morgan, à un des plus pessimistes, celui de Goldman Sachs. Selon Goldman Sachs, nous toucherons le point bas de l’activité aux Etats Unis au mois d’avril – après une chute d’activité de 14% – qui sera suivie d’une reprise régulière qui nous ramènera presque au point de départ en juillet 2021. La plupart des autres bureaux voient un retour à la normale plus rapide. Les révisions de scenarii, toutes à la baisse depuis six semaines, ne pourraient-elles pas encore se poursuivre ?
L’action publique comptera beaucoup et positivement mais l’essentiel de la normalisation va dépendre du comportement des ménages. Ils se remettront au travail mais à quel rythme vont-ils retrouver la confiance, le gout des choses, leurs habitudes de vie et leur envie de dépenser ? Les populations ont été apeurées par la brutalité des mesures prises et par les discours alarmants tenus par tant de responsables. La confiance va-t-elle revenir après une telle vague de défiance tant qu’un vaccin ou un remède convaincant n’est pas sur le marché ? C’est à voir. Le consensus de marché sur le scenario de base n’est pas si pessimiste que cela et pourrait peut-être encore se dégrader. Dans ce cas les indices boursiers pourraient aller plus bas.
- La reprise en Chine esquisse les réponses à nos interrogations
Les autorités le martèlent en boucle sur les ondes chinoises : « le virus est terrassé, la vie doit reprendre son cours. Sortez, profitez, consommez ». Au-delà des plans de relance et de soutien aux banques, aux entreprises et aux ménages, l’enjeu principal, après la remise au travail de la population, est de faire repartir la consommation. Ce n’est pas une mince affaire. La population reste physiquement et psychologiquement affectée. Physiquement parce que le port du masque et les mesures de distanciation sont toujours d’actualité. Psychologiquement car la confiance ne revient que lentement.
Parce que la Chine est sortie de la phase de confinement avec environ deux mois d’avance sur nous, il est passionnant d’y observer la reprise de l’activité. Le Financial Times a mis au point un indicateur synthétique de l’activité économique des ménages (dépenses, achats immobiliers), le FT China Economic Activity Index. Pour l’instant le rythme de la reprise reste assez modeste. Va-t-il s’accélérer ? Attendons et observons. En Occident comme en Chine, la reprise se jouera principalement sur le comportement des individus. Rappelons que la consommation des ménages représente 70% du PIB américain et 56% du PIB de la zone Euro.
“De la dislocation à l’agitation” : Flash Eco-Marchés-Gestion du 30 mars 2020
- La dislocation est finie depuis mardi 24 mars. La séquence d’agitation commence
La quasi-totalité des effondrements de marché se déroule en 3 phases : dislocation, agitation, reprise. La seule exception des 40 dernières années est la chute de 2001 qui avait vu un redémarrage en V, explicable par un excès de baisse finale après l’attentat du World Trade Center alors que les conséquences économiques prévisibles étaient modestes.
La fin de la dislocation (que l’on peut situer à mardi dernier) correspond à la conjonction du vote par le Sénat du colossal plan de préservation économique américain (2 000 milliards de dollars dont 700 en débours et 1 300 en prêts) et de la capitulation des investisseurs haussiers. Le sondage Investors Intelligence du 24 mars révèle « enfin » un pourcentage plus élevé de Bears que de Bulls. La phase intense de ventes précipitées et d’ajustement en Risk Parity est probablement finie.
Un dernier facteur a peut-être joué : les anticipations de rééquilibrage (rebalancing) des pondérations actions en fin de trimestre chez certains gérants d’actifs, la chute ayant fait mécaniquement baisser la part des actions dans les portefeuilles.
- La phase d’agitation dure habituellement entre 6 et 20 semaines
C’est la phase de recherche d’un point bas soit avant la reprise d’une tendance haussière, soit avant une phase de dérive haussière dans une tendance baissière. Elle est faite de rebonds violents et d’au moins une rechute pour tester les points bas précédents. Le marché a déjà fait une bonne partie – la totalité ? – du premier rebond avec un mouvement de près de 18% du plus bas au plus haut sur le S&P500. Cette amplitude est du même ordre de grandeur qu’en 1987, 1990, 1998, 2002, 2008, 2011.
Cette phase est une « digestion » de la chute et une période d’interrogation des investisseurs sur la reprise éventuelle et son timing.
- Le consensus actuel parie sur une reprise boursière après le pic épidémique
En considérant que le pic épidémique se mesurera avec le début de la baisse du nombre de nouveaux malades et compte tenu du retard apparemment pris par les Etats-Unis dans la gestion du problème, ce pic pourrait se situer dans 4 à 6 semaines. L’idée générale est que les marchés trouveront leur point bas avec le pic d’inquiétude sanitaire. C’est possible mais pas certain. Les marchés trouvent souvent le point bas avec le pic d’incertitude. Or à l’incertitude sur le succès de l’enrayement du choc épidémique pourrait se substituer l’incertitude sur la durée de la phase sanitaire d’après et ses effets sur le moral des populations et des entrepreneurs. Nous en reparlerons.
- Nos fonds ont échappé à la phase de dislocation
Les résultats de nos fonds flexibles s’étagent entre 3% et 6% de pertes. La phase d’agitation ouvre des perspectives de positionnement de court terme sur les actions et les devises mais pas encore sur le crédit.
Avertissement : Ce document n’a pas de valeur précontractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information exclusivement et ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil d’investissement. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Toute souscription dans un OPCVM doit se faire après avoir pris connaissance du DICI (document d’information clé pour l’investisseur) et du prospectus disponibles sur simple demande auprès d’Alienor Capital et sur son site internet. L’investissement dans un OPCVM présente un risque de perte en capital. Les risques détaillés sont présentés dans le prospectus complet de chaque OPCVM (risque lié à la gestion discrétionnaire, risque de crédit, risque de taux, risque sectoriel, risque actions, risque de change, de perte en capital…).
“Une baisse très amortie et des opportunités de court terme imminentes” : Flash Gestion Flexible – 23 mars 2020
Nous sommes dans un marché baissier consécutif à un choc sanitaire colossal qui va provoquer une récession générale au moins temporaire. Nos quatre fonds flexibles (Alienor Alter Euro, Alienor Optimal, Investcore Bond Opportunities, Alienor Actions Flexible PEA) sont peu impactés car nous avions pris des dispositions entre fin janvier et fin février tant sur les actions que le crédit. La baisse n’est pas finie mais nous allons très bientôt passer de la phase de dislocation à une phase d’agitation qui offrira des opportunités de reprises de court terme. Nous entendons les mettre à profit. Se posera dans quelques mois la question d’une reprise de plus long terme… nous écrirons sur ce sujet plus tard
La crise actuelle est inédite et potentiellement plus disruptive encore que celle de 2008. Celle de 2008 était une crise du système bancaire, elle était soignable rapidement par les états et les banques centrales. Ce qui fut fait et six mois après l’économie et les bourses repartaient. Il s’agit ici d’une crise sanitaire mondiale. Les mesures économiques, fiscales et monétaires ne peuvent pour le moment pas l’enrayer mais seulement en atténuer les effets (et d’ailleurs à chaque annonce les marchés réagissent positivement et baissent ensuite). L’enjeu est sanitaire ! Il faut juguler la pandémie au prix de décisions (de confinement ou autres) économiquement très préjudiciables à court terme. Leur mise en place est en cours et d’ici quelques jours toutes les mesures auront été prises y compris aux États-Unis qui ont une situation épidémique en retard de deux semaines sur l’Europe. Le choc économique sera considérable. Après cette phase dure de six à huit semaines viendra, à l’instar de la Chine, une phase de mesures sanitaires permanentes et contraignantes susceptibles de générer une réelle morosité. Si la production reprend en Chine, la demande se fait encore attendre et les ventes sont encore bien loin des niveaux d’avant crise. Il faudra donc se poser la question des conditions et de la vitesse de la reprise économique. Nous aurons bien le temps d’y penser et de l’analyser dans les prochains mois. Ce sera la question fondamentale pour une reprise financière durable.
Nous voyons les choses ainsi sur les marchés financiers : dislocation (bientôt finie), agitation (durant quelques mois et menant peut-être mais pas nécessairement à des niveaux plus bas mais non linéairement), reprise haussière (mais il est bien trop tôt pour raisonner avec discernement sur le sujet).
Nos fonds n’ont pas d’actions et presque pas de crédit. Ils n’ont que peu subi la baisse mais ils n’ont pas non plus profité d’actifs refuges. A court terme, nous pensons trouver le pic de la phase de dislocation non pas avec des indicateurs techniques – ni l’observation des pics de volatilité passés ni les divergences de RSI ne semblent fonctionner – mais en guettant le pic d’angoisse sanitaire (probablement quand les États-Unis déclareront un confinement général ou quelque chose de proche) et la capitulation des investisseurs américains encore haussiers. Cette capitulation mesurée par le sondage Investors Intelligence (voir au verso) correspondrait à un sentiment haussier inférieur au baissier. Un autre indice serait une rupture à la baisse de grands titres de croissance leaders dans la hausse (l’Oréal, Microsoft, Apple) et qui pour le moment corrigent de moins de 20%.
Nous pourrions alors passer à une phase d’agitation qui offrira des points d’achat de court terme mais dans un marché peut-être encore baissier. Nous espérons en tirer partiellement profit plutôt sur les actions que le crédit. L’épuisement de cette deuxième phase pourrait correspondre à la sortie de la phase sanitaire dure. Jusqu’où pourrait-on aller ? Difficile à dire d’autant que le choc actuel sur les résultats des sociétés est considérable mais éminemment difficile à quantifier et que la quasi-totalité des analystes en diminuera la portée en les qualifiant de transitoire. Durant cette phase, nous devrons aussi nous poser la question des conditions et du calendrier d’une possible reprise haussière durable. Mais rien ne presse pour prendre cette décision de long terme. Il est honnête d’écrire qu’il nous semble difficile pour le moment d’avoir les idées bien claires au-delà de la fin de la phase de dislocation. Cette crise est si inédite que la référence au passé nous parait fort illusoire. Tant de questions vont se poser. Elles tournent toutes autour du même sujet : est-ce une crise temporaire ou quelque chose de plus difficilement rattrapable est-elle à l’œuvre ? Le consensus chez les économistes est « temporaire » mais est-ce si sûr ? Suivons la situation en Chine. Elle a deux mois d’avance sur l’occident.
Pas encore de capitulation : les investisseurs américains haussiers (Bulls) restent (le 17 mars) toujours plus nombreux que les baissiers (Bears) malgré la déflagration boursière
Source : Investors Intelligence, Yardeni Research (17 mars 2020).
“Coronavirus… beaucoup d’inconnues mais quelques certitudes” : Flash marchés – 16 mars 2020
Les deux choses que nous savons sont que nous sommes dans un processus de dislocation et que nous plongeons dans l’inconnu. Il est pour le moment impossible de prévoir la suite mais tôt ou tard on y verra un peu plus clair. Ne pas être investi, observer et attendre que les conditions d’un scenario positif se dessine, telle est notre stratégie de court terme. Les occasions de long terme qui apparaissent seront remarquables mais doivent être saisies en temps et en heure.
Au moment de commencer cette rédaction, la première chose qui nous vient à l’esprit est que cette épidémie ainsi que les mesures qui l’accompagnent touchent tout le monde. Certains sont particulièrement malmenés. Nous pensons donc d’abord aux malades, aux personnels de santé, aux personnes à la constitution fragile et plus sensibles au virus, à nos parents donc, aux entrepreneurs sur la brèche, aux collaborateurs de certains secteurs en première ligne et bien sûr aux épargnants qui sont affectés par la crise financière qui en découle. Nous ne pouvons qu’espérer que tout se terminera le mieux possible.
Quand nous avons publié notre analyse le 2 mars ou nous évoquions les risques sanitaires et les inévitables dommages économiques et financiers, nous nous étions simplement basés sur un constat qui s’imposait déjà à l’époque à la lumière des connaissances sur le virus et des expériences chinoises et sud-coréennes : face à la grande contagiosité et à la létalité du Covid19, des mesures sanitaires franches (incluant le confinement) seraient prises partout dans le monde et elles auraient de lourdes conséquences sur l’activité au moins à court terme et sur les actifs financiers. Nous recommandions donc la prudence dans les placements – nous l’avions déjà appliqué à nos fonds dès les 21 et 24 février – et d’attendre plusieurs semaines avant d’y voir plus clair.
Ce n’est malheureusement plus un pronostic mais un fait. La plupart des pays entrent inévitablement en récession et les actifs financiers subissent un ajustement de prix dû au choc économique et à l’accroissement du risque. La suite est plus compliquée. Elle va dépendre de tant de choses qu’en caricaturant on pourrait presque écrire que la seule chose que l’on sait c’est qu’on ne sait pas. On ne sait qu’une chose avec certitude, la trajectoire des évènements sanitaires, économiques et financiers dépendra uniquement de la capacité pays par pays à enrayer l’épidémie c’est-à-dire à enrayer son caractère géométrique (une croissance infinie de 25% de cas par jour) qui risquerait de conduire rapidement à l’infection de dizaines de millions de personnes.
Mais on ne sait pas si les mesures prises pays par pays sont déjà suffisantes ou s’il faudra faire plus. On ne sait pas si la phase de mesures sévères sera courte ou pas mais l’exemple chinois montre que si l’on est efficace, on peut tabler sur de bons résultats après six semaines. On ne sait pas si tous les pays agiront avec la même célérité et la même rigueur. On ne sait même pas quel est le bon cocktail de mesures puisque Chinois, Sud Coréens et Italiens utilisent des recettes différentes, les Sud Coréens s’étant abstenus de confiner et de mettre le pays à l’arrêt mais désinfectant à tour de bras et imposant une discipline de fer à leur population. On ne sait pas dans quel univers sanitaire nous évoluerons après la phase sévère. Mais là encore on voit bien que les Chinois ont maintenu une batterie de mesures contraignantes (masques pour toute la population en dehors du domicile, distances de sécurité, contrôles, désinfections, toujours pas de réouverture des écoles, télétravail massif).
Du côté économique, il est clair que l’offre s’effondre là ou l’on stoppe l’activité mais que la demande est aussi sensiblement affaiblie puisque les populations ne sont pas à la fête. Les états et les banques centrales ont bien compris le risque de dislocation et réagissent pour préserver autant que possible la solvabilité des entreprises et les revenus des ménages. Mais vu l’incertitude sur le scenario sanitaire, on se sait pas combien de temps l’activité mondiale sera au ralenti, on ne sait pas avec quelle force elle repartira ensuite ni si les états sauront la stimuler efficacement. Les mesures de relance chinoises très timides peuvent laisser penser que leurs dirigeants croient qu’il est prématuré de stimuler une population masquée et encore sous le choc.
Du côté des possibles bonnes surprises, on ne sait pas si le virus a une dimension saisonnière qui pourrait le faire disparaitre temporairement.
Nous sommes donc dans le flou le plus complet sur la profondeur et sur la durée de cet évènement hors du commun qui a toutes les caractéristiques du Cygne Noir de Nassim Taleb (infime probabilité, imprévisibilité absolue, conséquences inquantifiables a priori mais potentiellement considérables). Ceux qui prétendent aujourd’hui savoir ce qui va se passer appartiennent plutôt à la catégorie des diseurs de bonne aventure. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne doit pas espérer. C’est même un devoir en temps de crise. Il y en un autre. C’est celui d’agir. Pour l’investisseur, agir en période de crise c’est prendre des dispositions pour optimiser ses chances de moyen-long terme.
Dans le cas présent et puisque rien ne peut être exclu (du redémarrage dans quelques mois jusqu’à la dislocation durable) et que pour le moment rien ne peut être décidé avec clarté sur la durée, il nous semble que les bonnes dispositions sont celles qui permettent de préserver le capital et d’attendre qu’un scenario de redressement possible prenne forme.
Il ne faut pas oublier que la formation d’un point bas sur les marchés financiers est toujours un processus instable. Rien n’est évident à l’avance. C’est la compréhension du processus qui permet de déceler l’épuisement d’une baisse. Dans le cas présent, la maîtrise de la courbe épidémique est primordiale pour le rétablissement de l’offre. Vient ensuite le rétablissement de conditions favorables à un retour de la demande. A plus court terme, ce qui pèse sur les actions et le crédit est le risque de liquidation. Beaucoup d’investisseurs n’ont pas encore pris en compte la possibilité d’un scenario noir et donc beaucoup de portefeuilles ne sont pas suffisamment dérisqués. C’est particulièrement vrai aux Etats Unis ou la part des actions dans l’épargne des ménages avait retrouvé le pic de 1973 et de 2000. Les investisseurs américains sont encore souvent dans le déni et les bluechips de croissance (et chers) de ces dernières années n’ont encore corrigé que de 15%. Rien ne dit que cette liquidation se produira bien sûr mais c’est un risque de plus.
Rester peu investi, observer et attendre que les conditions d’un scenario positif se dessine, telle est notre stratégie de moyen terme. Nous le répétons, les occasions de long terme qui apparaissent seront remarquables mais doivent être saisies en temps et en heure.
Avertissement : Document non contractuel. Ce document est exclusivement conçu à des fins d’information. Les données chiffrées, commentaires et analyses figurant dans cette présentation reflètent le sentiment d’ALIENOR CAPITAL, sur les marchés, leur évolution, leur réglementation et leur fiscalité, compte tenu de son expertise, des analyses économiques et des informations possédées à ce jour. Ils ne sauraient toutefois constituer un quelconque engagement ou garantie d’Alienor Capital.
“Coronavirus… au bord d’une récession mondiale et d’un effondrement boursier ? Il n’y a aucune urgence à prendre des risques.” : Flash Marchés – 2 mars 2020
L’épidémie du Coronavirus ralentit en Chine grâce aux mesures de confinement mais elle s’est étendue à un nombre considérable de pays et progresse rapidement en Corée du Sud, en Italie, en Iran et pose déjà fortement question en France, en Allemagne et en Suisse. Nous sommes selon l’OMS au bord d’une pandémie mondiale. Les économistes de l’agence Moody’s ont écrit dans leur rapport vendredi dernier que la pandémie et la récession mondiale ont 40% de probabilité d’occurrence. Les marchés ont commencé à intégrer le risque économique et financier. Les bourses occidentales ont chuté de 10 à 13% depuis les plus hauts, les taux à long terme américains et européens baissent et les spreads de crédit s’écartent sensiblement. Nous essayons de répondre à quelques questions.
Quel est le scenario épidémiologique le plus probable et en fonction de quelles décisions ? Quel sera l’impact économique ? Que pourraient faire les marchés ? Quelles décisions financières prendre ?
Nous vous invitons à lire notre analyse. Nos conclusions sont que l’unique façon de tenter d’enrayer la pandémie est le confinement avec des conséquences économiques fortes à court terme. Les marchés ne repartiront pas à la hausse au mieux avant un ou deux mois et une chute supplémentaire est probable. La prudence s’impose plus que jamais. Notre gestion est actuellement défensive. Et il y aura des opportunités plus tard. (. . .)
Lire la suite du Flash en cliquant sur le lien ci-dessous :
Horizons Financiers N°8 : “Trump tire sans sommation : le cycle économique et financier dans un état critique ?”
Le cycle économique et financier déjà vieux de 10 ans est en bout de course. Le retournement à la baisse se fera tôt ou tard. La subite reprise des tensions entre les Etats-Unis et la Chine accentue le ralentissement du commerce mondial et affecte le moral des chefs d’entreprises. Sans reprise rapide des négociations, le ralentissement économique risque d’empirer et les marchés boursiers pourraient chuter lourdement. La prudence est de mise.
La plupart des scenarii boursiers récents étaient construits sur des hypothèses de dialogue constructif entre la Chine et les Etats-Unis débouchant sur un accord commercial à court-moyen terme. La poursuite de la hausse semblait sinon acquise du moins probable. Les gérants d’Alienor Capital étaient alors partisans d’une dernière patte de hausse qui nous aurait emmené jusqu’en 2020. Et patatras ! Donald Trump a déclenché le feu douanier : une hausse à 25% des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine et un plan pour taxer 300 milliards supplémentaires. La raison de cette décision est secondaire. Il semblerait que ce soit en réponse à une reculade de dernière minute de la Chine qui aurait tenté de renégocier un accord « fait à 90% » selon Trump. L’important est que la spirale douanière est relancée. Les Chinois ont bien évidemment riposté mais surtout leur attitude s’est durcie. Ils sont résolus à ne pas céder sur tout et refusent de perdre la face.
Le commerce mondial ralentit fortement
L’OCDE a étudié les conséquences économiques de droits de douane américains à 25% sur toutes les importations en provenance de Chine. Elle chiffre l’impact à 0,7% du PIB mondial sur deux ans. Cette estimation semble bien basse. Prend-elle suffisamment en compte la future réorganisation complète des circuits de production mondiaux et l’effet calamiteux de cette perspective sur le moral des chefs d’entreprises ? Nous en doutons et nous pronostiquons que les indicateurs avancés d’activité du type ISM et PMI vont plonger dans les mois à venir car ils sont essentiellement des sondages sur le « climat des affaires ».
Les indices boursiers repartent à l a baisse
Evidemment si un deal devait voir le jour, ce pronostic ne tiendrait pas. Mais il faudrait que ce deal ait lieu rapidement. L’échéance du 29 juin est évoquée par de nombreux observateurs car Xi et Trump ont prévu de se rencontrer au sommet du G20 d’Osaka. Déjà la Chine laisse planer un doute et ce rendez-vous n’est plus certain.
Le moral des chefs d’entreprise continue de baisser
En attendant : pas de perspectives de deal, pas d’actions dans les portefeuilles ! La guerre commerciale a un potentiel de toxicité pour l’économie et la finance similaire à celui des subprimes en 2007. Le gel des échanges commerciaux ne vaut pas mieux que le gel des prêts bancaires. Si ce conflit ne trouve pas d’issue à brève échéance, le grand cycle économique et financier aura trouvé son sommet et son terme le 5 mai 2019. Mais restons en éveil…une surprise positive est toujours possible.
Avertissement : Ce document n’a pas de valeur précontractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information exclusivement et ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil d’investissement. Les performances présentées incluent l’ensemble des frais. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Toute souscription dans un OPCVM doit se faire après avoir pris connaissance du DICI (document d’information clé pour l’investisseur) et du prospectus disponibles sur simple demande auprès d’Alienor Capital et sur son site internet. L’investissement dans un OPCVM présente un risque de perte en capital. Les risques détaillés sont présentés dans le prospectus complet de chaque OPCVM (risque lié à la gestion discrétionnaire, risque de crédit, risque de taux, risque sectoriel, risque actions, risque de change…).
(….) Retrouver la suite de ce numéro d’Horizons Financiers en cliquant sur le lien ci-dessous.
“Alienor Capital s’interroge sur la fin du cycle financier et prend des mesures de précautions” – Explications d’Arnaud Raimon sur Club Patrimoine
Horizons Financiers N°7 : “Et maintenant ?”
A la forte baisse des actions d’octobre à décembre a succédé un rebond technique qui devrait durer encore un mois ou deux. De l’issue des négociations sino-américaines dépend la prolongation à moyen terme de cette hausse ou, au contraire, la rechute pour entrer dans un marché véritablement baissier.
2018… année grise ! Tout semblait pourtant si bien s’annoncer… La croissance était là à de rares exceptions près et accélérait même temporairement aux Etats-Unis, les valorisations étaient sans excès, et aucun évènement de crise ne venait casser la dynamique.
Et pourtant ! Après l’été, les marchés d’actions se sont retournés à la baisse. Certes la longue hausse boursière de neuf ans faisait craindre un épuisement mais les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse. Il faut une bonne raison. Nos études montrent que les grandes baisses n’ont que trois causes possibles : surévaluation, contraction économique ou crise d’angoisse. Et c’est bien le ralentissement en cours qui est à incriminer. Tous les indicateurs économiques avancés se sont retournés après l’été avec le développement du conflit commercial sino-américain et le tassement sensible de la progression du commerce mondial. Les répercussions sont directes sur certains secteurs comme l’automobile ou l’électronique, ou indirectes à travers le jeu des anticipations négatives des chefs d’entreprise. Les indices PMI de tous les pays sont donc désormais en baisse matérielle tout comme les IFO allemands et les ISM américains.
- Le fil conducteur de la chute
La question qui se pose maintenant pour l’investisseur est : sommes-nous dans un marché baissier ou est-ce juste une correction violente comme en 1998 ou en 2011 ? Bien identifier la cause principale de la perturbation actuelle est primordial pour comprendre l’évolution future des marchés. La hausse des taux de la Réserve Fédérale, le Brexit ou les péripéties italiennes créent certes des perturbations mais ce sont des sujets de deuxième ordre en comparaison du tassement de la dynamique des échanges de biens et services qui a été un puissant moteur de la croissance mondiale de ces trente dernières années. Si les tensions persistent et croissent, nul doute que de très nombreuses entreprises vont revoir leur chaîne d’approvisionnement de fond en comble mais aussi leur façon d’aborder chaque marché local.
Nous entrerions alors dans une phase de réorganisation peu propice à l’optimisme, aux investissements, à l’embauche et à la préservation des marges des entreprises. Les négociations sino-américaines sont donc cruciales pour l’économie mondiale et les marchés financiers. Et l’issue est incertaine tant l’enjeu est élevé. De la négociation sur la protection des brevets, les transferts de technologie, les marchés protégés et les secteurs subventionnés par la Chine dépendront l’équité de la compétition des nations et le futur leadership économique. Les deux bords seront donc tiraillés entre l’envie de conclure pour relancer les économies à court terme et l’impérieux besoin de défendre des éléments cruciaux pour leur avenir de long terme. A cela s’ajoutent l’imprévisibilité de Donald Trump et son agenda politique.
- Quelle sera la trajectoire des marchés et que faire ?
A court terme, le rebond haussier des actions devrait se prolonger et devrait favoriser les titres qui ont le plus baissé (banques, automobile, technologie). Après 20% de baisse depuis le plus haut, le marché était survendu et les investisseurs exagérément déprimés. Nos fonds et nos comptes titres ont donc été réinvestis en début d’année. L’observation du passé montre que ces phases de reprise durent entre six et dix semaines. Sauf évènement d’ampleur, les marchés devraient se tenir convenablement jusqu’à fin février. Nous y verrons alors peut-être plus clair sur la progression de la négociation.
Si un accord se dessine, les bourses mondiales resteront bien orientées pendant un ou deux ans et finiront le cycle « naturel » qui s’épuisera avec la hausse des taux américains et le tassement des marges. Dans le cas contraire, les anticipations économiques continueront de se dégrader et les marchés entreront dans une phase réellement baissière. Nous liquiderons alors nos positions en actions. Nous privilégierons le cash et les actifs refuges (emprunts d’état allemands ou américains, franc suisse). Préserver le capital nous permettra de réinvestir plus tard (en bas de cycle) en actions et en crédit obligataire dans de bonnes conditions.
Avertissement : Ce document n’a pas de valeur précontractuelle ou contractuelle. Il est remis à son destinataire à titre d’information exclusivement et ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil d’investissement. Les performances présentées incluent l’ensemble des frais. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Toute souscription dans un OPCVM doit se faire après avoir pris connaissance du DICI (document d’information clé pour l’investisseur) et du prospectus disponibles sur simple demande auprès d’Alienor Capital et sur son site internet. L’investissement dans un OPCVM présente un risque de perte en capital. Les risques détaillés sont présentés dans le prospectus complet de chaque OPCVM (risque lié à la gestion discrétionnaire, risque de crédit, risque de taux, risque sectoriel, risque actions, risque de change…).
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