Billet d’humeur : “DEUX DOSES DE RÉALISME, UNE DOSE D’OPTIMISME”
Entre dettes publiques considérables, démographie en panne et défi climatique et environnemental, les perspectives de nos sociétés occidentales ne suscitent pas toujours l’enthousiasme. Les marchés financiers sont pourtant loin d’être déprimés. Notre analyse en quelques mots.
Nous vivons une époque troublante où l’agenda politique et les considérations géopolitiques viennent ajouter à l’agitation économique et aux incertitudes financières. Nos économies et nos sociétés occidentales se remettent à grand-peine des chocs du Covid puis de l’inflation avec des potions contradictoires à base de taux d’intérêts élevés, de relances budgétaires considérables et d’endettement public presque hors de contrôle. Le Monde se dissocie autour de deux blocs idéologiques mais aussi économiques et technologiques, centrés l’un sur des Etats-Unis et l’autre sur la Chine. Et pour ne rien arranger, le calendrier politique vient ajouter des désagréments. Le premier annoncé de longue date est le possible retour de Donald Trump au pouvoir. Le second inattendu est celui du blocage politique français et d’une France difficilement gouvernable, au moment où la discipline budgétaire était espérée, au point d’inquiéter ses partenaires européens.
- Une situation économique troublée
Mais tout cela n’empêche pas les indices boursiers occidentaux de galoper. Pour être exact, toutes les valeurs ne sont pas logées à même enseigne. Ce sont principalement quelques grandes valeurs de croissance qui font progresser les indices depuis plus de dix ans, valeurs portées par quelques méga tendances comme le cloud, les réseaux sociaux, la digitalisation, le besoin de reconnaissance sociale à travers certaines marques de luxe et depuis peu l’intelligence artificielle, les traitements anti obésité ou encore l’électrification verte…au point que ces valeurs accaparent une part de plus en plus grande de la valeur ajoutée créée par nos économies et font la colonne vertébrale de la croissance de nos pays souffreteux. Nos économies sont ainsi plus que jamais à deux vitesses.
- L’envolée des valeurs de “mégatendance”
Ces entreprises s’appellent Microsoft, Apple, Nvidia, Alphabet (Google), Meta (Facebook), Amazon, Tesla aux Etats-Unis et ASML, LVMH, Hermès, Novo Nordisk en Europe. Les bénéfices de ces entreprises galopent et leur valeur boursière encore plus.
Les sept premières capitalisations boursières américaines représentent désormais 32% de la valeur du S&P500, l’indice des 500 premières entreprises américaines cotées en bourse. Il y a dix ans, ces mêmes sept valeurs ne représentaient que 8% du même indice. En dix ans, leurs ventes ont augmenté de 400%, leurs bénéfices de 600% et leur valeur boursière totale de 1400%. Le phénomène d’amplification boursière est donc éclatant. Non seulement l’activité de ces entreprises a progressé bien plus vite que nos économies mais leur valeur boursière a cru encore plus vite. Ce phénomène boursier est l’expansion des multiples. Ces sociétés valaient en bourse, il y a dix ans, un multiple de 18 fois leurs bénéfices réalisés. Elles valent maintenant 36 fois les bénéfices attendus pour 2024, les investisseurs étant disposés à payer toujours plus chers des entreprises au profil de croissance élevé et durable. Mais est-il aussi durable qu’ils l’espèrent ? L’histoire nous montre que non.
L’histoire économique des cent cinquante dernières années a été traversée par des méga tendances transformatrices autour desquelles se sont concentrées la croissance économique, la création de valeur ajoutée et la génération de bénéfices ainsi que la dominance boursière du moment par l’entreprise leader de la transformation. Citons la sidérurgie et US Steel, les centrales électriques et General Electric, l’automobile et General Motors, le pétrole et Exxon, l’informatique et IBM. Chaque activité transformatrice a fini par se normaliser au point de ne plus croitre et ne plus accaparer valeur ajoutée et valorisation financière et par être supplantée par une autre. Tout au plus, certaines se sont transformées ou partiellement réinventées pour tenter de rester dans la course aux profits. Ce que l’histoire nous enseigne donc c’est que la dominance économique et financière par certaines entreprises du moment n’est pas éternelle et que leur croissance n’est pas infinie.
- Bulle spéculative et valeurs décotées
L’observation de l’histoire financière nous offre aussi un autre enseignement. Périodiquement, les investisseurs s’emballent et assignent à ces activités transformatrices des perspectives infinies et des valorisations bien excessives. Les exemples les plus parlants sont l’envolée boursière de 1924 à 1929 sur l’industrialisation et celle de la fin des années 90 sur l’Internet et les Telecom. La sanction boursière pour les entreprises surestimées a été foudroyante. Souvenons nous du krach de 1929. Mais le désastre boursier de 2001 et 2002 n’avait été que partiel car au même moment, les belles entreprises sous-évaluées de secteurs moins porteurs avaient été redécouvertes par les investisseurs. La situation est peu ou prou la même aujourd’hui. La bulle de valorisation des entreprises en méga tendance est en cours. Elle l’était déjà il y trois ans mais elle avait été interrompue par la normalisation haussière des taux d’intérêt. Il y a fort à parier que cette fois elle ira à son terme car l’histoire est têtue : toute bulle boursière gonfle jusqu’à l’explosion.
Plusieurs opportunités s’offrent ainsi aux investisseurs. Une première de court terme consiste à accompagner le gonflement ultime de la bulle et à capter la hausse finale sur les valeurs de méga tendance. La seconde est de se préparer au retour en grâce des valeurs décotées de qualité mais à croissance modeste. Prenons le risque d’en nommer quelques-unes : Saint Gobain, Alstom, Stellantis, Publicis.
- Le retour du placement obligataire
Une dernière opportunité pour les plus prudents est de s’intéresser aux marchés obligataires. Car le retour temporaire de l’inflation, désormais sous contrôle, a obligé les banques centrales à cesser les politiques dites de « quantitative easing » c’est-à-dire de manipulation du marché obligataire. Les rendements obligataires sont désormais attrayants et il est possible de trouver aujourd’hui des obligations de qualité convenable avec des rendements annuels de 5% alors que ces taux étaient totalement hors d’atteinte il y a seulement deux ou trois ans.
Reste la question de la création de richesses et donc de la trajectoire à moyen terme de nos économies. Sous l’effet d’une démographie défavorable et d’un taux d’investissement insuffisant, nos économies développées se dirigent inexorablement vers un tassement de population active et une faible amélioration de la productivité ce qui augure d’un faible taux de croissance pour les décennies futures. Et les défis seront nombreux : rééquilibrage de la richesse et des revenus avec des politiques fiscales plus adaptées, solvabilité des états avec le soutien impératif des banques centrales, transition vers la durabilité environnementale…et pourquoi pas changement vertueux des comportements. On voit distinctement et heureusement se renouveler les pratiques managériales et les intentions sociétales et environnementales dans les nouvelles générations d’entrepreneurs. Pour entreprendre, il ne suffit pas d’être réaliste, il faut aussi être optimiste.
BAD+ Bordeaux Art and Design 2024 – 30 mai au 2 juin – Hangar 14
Alienor Capital est très heureux d’être le partenaire officiel de BAD+ Bordeaux Art and Design, la foire d’Art contemporain de Bordeaux du 30 mai au 2 juin 2024 au Hangar 14.
Rendez-vous phare d’une nouvelle semaine internationale de l’art et du design à Bordeaux après deux premières éditions ayant confirmé sa trajectoire, BAD+ est le premier salon d’envergure célébrant les liens entre art, design et art de vivre, au cœur d’une destination d’exception prisée par le monde entier.
Fondé par Jean-Daniel Compain et Beam (Bordeaux Events and More) autour de l’idée que l’art et la culture conjugués aux traditions centenaires de l’art de vivre à la française sont un extraordinaire moteur de développement, BAD+ est pensé comme un espace de rencontres artistiques favorisant le défrichage et le dialogue entre les disciplines et les courants.
« Le marché obligataire est propice aux bond-pickers » Astrid Raimon et Axel Biggi sur club Patrimoine
Astrid Raimon et Axel Biggi, Responsables des Relations Partenaires chez Alienor Capital, nous présentent la stratégie obligataire de la société. Selon eux, les opportunités existent encore mais la sélection de titres sera déterminante tant sur les durations que sur les secteurs des titres en portefeuille.
Vincent Touraine : Bonjour à toutes et à tous, Comment se porte l’obligataire corporate en ce printemps 2024, à l’heure où le calendrier des baisses de taux des banques centrales est loin d’être arrêté ? Quelle stratégie adopter sur l’obligataire ? Nous en parlons avec des spécialistes de cette classe d’actifs, Astrid Raimon et Axel Biggi.
AR et AB : Bonjour.
VT : Vous êtes Responsables des Relations Partenaires chez Alienor Capital. Merci d’être avec nous. Astrid, commençons avec l’actualité chez Alienor Capital en ce printemps 2024. Comment ça se passe jusqu’ici ?
AR : Le début d’année se passe très bien, avec de bonnes performances sur les fonds, portées notamment par un bond picking obligataire très actif et par un réinvestissement en actions depuis la fin de l’année dernière. Il y a chez nos partenaires un gros engouement pour le marché obligataire. Ça tombe bien, puisque c’est un savoir-faire historique chez Alienor Capital. Nous avons accueilli en novembre dernier un nouveau gérant obligataire, Sébastien Gouabau. Sébastien est un ingénieur financier qui travaillait sur les produits structurés et qui est passé du côté de la gestion active.
VT : Axel ?
AB : Côté gestion sous mandat, les partenaires sont aujourd’hui très friands de solutions sur mesure et ils nous sollicitent pour la création et la gestion de fonds dédiés ou de FID luxembourgeois. Alors les deux avantages pour venir chez Alienor pour la gestion sous mandat c’est, premièrement une tarification compétitive et deuxièmement, une grande collaborativité avec les partenaires dans la gestion.
VT : Astrid, votre expertise historique chez Alienor, c’est l’obligataire. Est-ce toujours le bon moment pour y aller ? Et si oui, sur quel segment de marché ?
AR : Alors la réponse, c’est oui, mais avec du doigté. Pour nous, les marchés obligataires ne sont plus aussi opportuns qu’il y a quelques mois. Tout d’abord parce que les spreads de crédit ont commencé à se contracter, et puis parce que les taux longs sont revenus à un niveau normal. Même si les banques centrales baissent les taux courts, les taux longs ne vont pas nécessairement baisser. Mais les spreads et les taux longs n’ont pas non plus de raison de monter. Donc nous sommes en présence d’un marché pour les dénicheurs d’opportunités, les bonds pickers.
VT : Que vous êtes.
AR : Exactement, ça tombe très bien. Chez Alienor Capital, nous avons déniché trois secteurs intéressants sur l’obligataire. Premièrement, l’Investment Grade à moyen terme entre 2027 et 2029, sur lequel nous sélectionnons des hybrides corporates comme Unibail, qui a un call en 2028. Deuxièmement, le haut rendement court terme à horizon un ou deux ans, comme Sacyr 2025. Et dernièrement, des opportunités un peu spéciales dénichées par Alienor Capital. Je pense au titre participatif Renault, qui est en fait l’obligation perpétuelle qui délivre presque 8 % de rendement aujourd’hui.
VT : Voilà, c’est tout secteur et c’est un horizon d’investissements européens. Tout à fait. Comment cela se traduit-il dans la gestion de vos fonds, de deux fonds en particulier, Investcore Bond Opportunities et Alienor Alter Euro ?
AB : Sur les 12-18 mois, nous entendions beaucoup parler de fonds obligataires datés, mais depuis le début de l’année, les partenaires s’intéressent de nouveau aux fonds obligataires gérés activement, aux fonds obligataires libres. Ça tombe bien, puisque chez Alienor nous avons un fonds Investcore Bond Opportunities, créé en 2020, donc avec un track record très bon. C’est un fonds 100 % libre qui adopte une stratégie sans contrainte, en termes de duration et en termes de qualité de crédit. Il se débrouille très bien depuis le début de l’année. En termes de YTD, nous sommes déjà à plus de 2,7 %. L’année s’annonce prometteuse puisqu’il y a un rendement marqué à 6,5 % dans le portefeuille pour une faible sensibilité. C’est une stratégie complémentaire des fonds obligataires datés de la stratégie Buy&Hold. Et nous avons sélectionné trois segments, le court terme haut rendement, l’Investment Grade moyen terme et certaines opportunités spéciales. Sur Alienor Alter Euro, nous répliquons la stratégie d’Investcore Bond Opportunities, donc la stratégie obligataire opportuniste. en y ajoutant une exposition variable aux actions. Aujourd’hui nous avons deux segments sur ce marché-là, les actions value européennes et les actions croissance à valorisation qui reste encore convenable. Le fonds démarre bien l’année, c’est notre fonds historique, un fonds diversifié et nos partenaires nous font confiance pour l’intégrer dans leur cœur de portefeuille.
VT : Vous avez un fonds daté, c’est Investcore 2028, lancé l’été dernier. Quel est son positionnement ? Comment se comporte-t-il ?
AR : C’est un pur fonds de portage de dette en euros et qui a un positionnement différenciant pour plusieurs raisons. Premièrement, dans un contexte macroéconomique anxiogène, nous avons voulu privilégier la qualité des émetteurs. Dans le portefeuille, nous avons presque 70 % d’émetteurs, notés Investment Grade. Tous les émetteurs du portefeuille ont un élément de réassurance, c’est la méthodologie Investcore. Cet élément de réassurance peut être une valeur d’actif, une garantie implicite ou explicite, ou encore un actionnaire de soutien. Cela donne donc un portefeuille assez concentré de 44 lignes et donc un portefeuille très lisible. Deuxièmement, le fonds est, et c’est très apprécié par nos partenaires et par leurs clients, il est 100 % transparent. Dans toutes nos communications, vous allez retrouver l’intégralité des lignes du portefeuille. Côté rendement, le taux actuariel net de frais de gestion est de 4,60. Ce qui nous donne donc le meilleur des deux mondes : un taux proche des fonds à haut rendement avec une qualité de portefeuille extrêmement bonne.
VT : Astrid Raimon, Axel Biggi, merci pour ce tour d’horizon de vos stratégies obligataires. Vous êtes tous les deux Responsables des Relations Partenaires chez Alienor Capital. Au revoir.
AR et AB : Au revoir Vincent.
« Obligataire : le bond picking fera toute la différence » ARNAUD RAIMON – PODCAST : LE POINT MACRO” – CLUB PATRIMOINE
Le podcast “Point macro” d’Arnaud Raimon du 26 mars 2024 sur Club Patrimoine
“Les grandes capitalisations de qualité ont encore de la marge” Arnaud Raimon – Podcast : LE POINT MACRO” – CLUB PATRIMOINE
Le podcast “Point macro” d’Arnaud Raimon du 27 février 2024 sur Club Patrimoine
“Le risque de récession aux États-Unis s’éloignant, nous sommes largement réinvestis” Arnaud Raimon – PODCAST : “LE POINT MACRO” – CLUB PATRIMOINE
Le podcast “Point macro” d’Arnaud Raimon du 1er février
2024 sur Club Patrimoine
“La fragilité de l’économie US est-elle sous-estimée ?” Arnaud Raimon – Podcast : “Le point Macro” – Club Patrimoine
Le podcast “Point macro” d’Arnaud Raimon du 29 novembre 2023 sur Club Patrimoine
“L’appétit des investisseurs sur l’obligataire se maintient” Arnaud Raimon – Podcast : “Le point Macro” – Club Patrimoine
“L’appétit des investisseurs sur l’obligataire se maintient” Arnaud Raimon (Alienor Capital)
“Notre gestion obligataire met à profit les opportunités qui émergent” Axel Biggi et Astrid Raimon sur Club Patrimoine
24″Notre gestion obligataire met à profit les opportunités qui émergent” Axel Biggi et Astrid Raimon sur Club Patrimoine
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Podcast Gestion Flexible Club Patrimoine : « Récession : nous sommes au point de bascule » Arnaud Raimon
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